Lorsqu’on pense à Sonic en dehors de son univers de prédilection, on pense de suite aux titres sortis sur Nintendo alors que Sega a annoncé la fin de son statut de son constructeur de consoles et par le même biais de la Dreamcast. Pourtant, alors que l’avenir était encore radieux pour la société, Sonic avait d’ores et déjà effectué quelques sorties – de piste ? – hors console Sega. Mettez vos plus belles baskets rouges, c’est parti !
Sonic CD – Un Voyage Temporel… sur PC
Dès 1996, Sega tente l’expérience d’exporter Sonic en proposant Sonic CD, utilisant le format CD-ROM, sur PC. La transition peut paraître naturelle étant donné le support utilisé, mais il s’agit tout de même d”un saut audacieux de la part de Sega, délaissant temporairement l’univers des consoles pour s’aventurer sur nos chers ordinateurs. C’était l’époque où les PC commençaient tout juste à s’affirmer comme une plateforme de jeu viable, et Sega, avec son flair habituel, a saisi l’opportunité.
La version PC de Sonic CD était une réplique presque parfaite de son homologue sur Sega CD, mais avec un net avantage : une qualité graphique supérieure. Les couleurs étaient plus vives, les détails plus fins, et l’ensemble offrait une expérience visuelle plus agréable. C’était comme redécouvrir un classique sous un nouveau jour, avec un polish qui faisait honneur au matériel PC de l’époque.
La grande curiosité de cette version PC résidait dans sa bande-son. Contrairement à la version japonaise et européenne du jeu sur Sega CD, qui arborait des compositions électro et techno dynamiques, la version PC optait pour les musiques de l’édition américaine du jeu. Ces dernières, aux sonorités plus rock et pop, tranchaient radicalement avec l’original.
Alors, pourquoi ce changement ? Les théories abondent. Certains pensent que Sega of America estimait que l’audience américaine ne s’adapterait pas au style musical japonais, plus en phase avec les sonorités des précédents jeux Sonic sur Mega Drive. D’autres évoquent des questions de droits d’auteur ou de budget. Mais la véritable raison reste enveloppée dans un mystère aussi épais que la forêt de Mushroom Hill Zone.
Au-delà de l’aspect audiovisuel, Sonic CD sur PC a su conserver l’essence du gameplay Sonic tout en y ajoutant une dimension temporelle unique. Le concept de voyager entre le passé, le présent et le futur dans chaque niveau ajoutait une profondeur stratégique et une rejouabilité exceptionnelle au jeu. Chaque époque offrait des variations dans les niveaux, les ennemis, et même les boss. Un véritable tour de force qui a su marquer les esprits !
Sonic Jam – Saturn vs. Tiger Game.com
Sorti en 1997, Sonic Jam sur Saturn était une célébration de l’ère classique de Sonic. Cette compilation incluait les jeux Sonic the Hedgehog, Sonic 2, Sonic 3, et Sonic & Knuckles. Mais ce n’était pas juste une simple collection. Sega a boosté ces classiques avec des graphismes améliorés et une zone interactive 3D, Sonic World. Cette dernière était un vrai petit bijou, offrant une expérience immersive et un aperçu de ce que pourrait être Sonic en 3D. Bref, Sonic Jam sur Saturn, c’était un peu comme un buffet gourmet pour les fans de Sonic. Et un bon moyen de faire patienter les fans en attendant le prochain “vrai” jeu Sonic…
Parallèlement, la version Tiger Game.com de Sonic Jam faisait son entrée. Et là, on parle d’une expérience complètement différente. La Game.com, cette console portable monochrome, tentait de se frayer un chemin dans un marché dominé par le Game Boy. Avec Sonic Jam, Tiger a voulu montrer qu’ils pouvaient jouer dans la cour des grands. Mais le résultat ? Disons… c’était courageux.
Imaginez Sonic, mais en noir et blanc, avec des graphismes simplifiés à l’extrême et une animation saccadée. Oui, c’était Sonic Jam sur Game.com. La fluidité et la vitesse, essences mêmes de Sonic, semblaient avoir été sacrifiées sur l’autel de la portabilité. Les contrôles étaient également un défi, avec une rigidité et un manque de réactivité qui transformaient chaque niveau en un parcours du combattant. C’était un peu comme vouloir faire un sprint avec des chaussures en plomb.
La morale de cette histoire ? Chaque plateforme a ses forces et ses limites. Sonic Jam sur Saturn a su exploiter au mieux les capacités de la console, tandis que la version Game.com, malgré ses défauts, reste un témoignage intéressant de l’ambition de Tiger de s’immiscer dans le monde du gaming portable.
Sonic Pocket Adventure – Une Surprise sur Neo Geo Pocket Color
Peut-être le plus connu des Sonic “non-Sega” avant l’abandon de la Dreamcast, il s’agit de Sonic Pocket Adventure sur la Neo Geo Pocket Color en 1999 ! Cette petite console portable de SNK, a fait un coup d’éclat en accueillant Sonic, le visage emblématique de Sega.
Sonic Pocket Adventure a brillé par sa capacité à capturer l’essence de Sonic tout en s’adaptant aux limitations de la Neo Geo Pocket Color. Les graphismes, pour une console de cette époque, étaient impressionnants. Des couleurs vives, des détails fins, et cette sensation de vitesse et de fluidité qui sont la signature de Sonic. C’était comme voir un mini Sonic 2, mais avec son propre caractère.
Le gameplay, lui aussi, était une réussite. Les niveaux étaient bien conçus, avec des boucles, des rampes, et des ennemis placés de manière stratégique, offrant un défi équilibré et un plaisir constant. Les commandes répondaient bien, essentiel pour un jeu où la vitesse et la précision sont clés. C’était un plaisir de voir Sonic sauter, courir et tourbillonner avec une telle aisance sur un écran de poche.
On ne peut pas parler de Sonic Pocket Adventure sans mentionner sa bande-son. Malgré les capacités audio limitées de la console, le jeu a réussi à produire des mélodies entraînantes et mémorables. Chaque piste collait parfaitement à l’ambiance du niveau, contribuant à l’immersion dans ce monde en miniature.
Sonic Pocket Adventure est un exemple éclatant de ce qui peut être accompli lorsque les développeurs comprennent et respectent l’essence d’un personnage et d’une série. Cette incursion de Sonic sur la Neo Geo Pocket Color n’était pas juste un simple portage, mais une réinvention intelligente et respectueuse du hérisson le plus rapide du monde du jeu vidéo.
L’histoire de Sonic hors des consoles Sega est un fascinant voyage à travers le temps et l’espace (littéralement, dans certains cas). Ces adaptations ont parfois été des réussites éclatantes, parfois des échecs retentissants, mais toujours des témoignages de l’incroyable adaptabilité de notre hérisson bleu. Sonic a prouvé qu’il pouvait courir, sauter et tourbillonner bien au-delà des frontières de Sega.
Et vous, quelles sont vos expériences avec Sonic hors du giron Sega ? Des pépites cachées ? Des désastres hilarants ? Partagez vos aventures soniques dans les commentaires !